Publié le 18 Mars 2022Mis à jour le 28 Octobre 2024
Em Sherif, c’est une affaire de famille et d’amour. Présent dans le monde entier avec déjà 16 établissements, ce restaurant ouvre ses portes au sein de l’Hôtel de Paris Monte-Carlo. Il est dirigé par la cheffe exécutive Yasmina Hayek, fille de Mireille Hayek, créatrice de cette enseigne qui fait rimer gastronomie libanaise, excellence et plaisirs des sens. Rencontre avec une jeune femme passionnée désireuse de faire découvrir, au Em Sherif Monte-Carlo, sa cuisine aux convives monégasques et voyageurs de passage.
La cuisine et l’art de recevoir ont bercé votre enfance et votre adolescence. Pouvez-vous nous en parler ?
Yasmina Hayek : Avec mes trois frères et mes parents, nous étions six à table et on se réunissait donc chaque midi et chaque soir devant un sacré festin. Ma mère était une grande organisatrice de soirées à thème à la maison. Elle aimait recevoir du monde autour d’un grand repas qu’elle préparait elle-même de A à Z. C’est une chose que j’ai admirée en grandissant et que j’admire aujourd’hui.
De l’Institut Paul Bocuse au Em Sherif Monte-Carlo à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo : quel regard posez-vous sur ce parcours singulier ?
Y.H : Je suis surtout fière de voir Em Sherif Monte-Carlo évoluer et occuper une place à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo. C’est un tel rêve ! Cela représente une étape très importante autant pour notre entreprise que pour notre parcours au sein d’Em Sherif.
Mathieu Pacaud, Jean-François Piège, Rasmus Kofoed… Qu’est-ce que ces grands noms de la gastronomie vous ont transmis ?
Y.H : Travailler chez Mathieu Pacaud m’a donné confiance en mes capacités, ainsi qu’une énorme responsabilité en tant que première expérience. Travailler ensuite chez Jean-François Piège m’a apporté l’endurance. La France a été une super école pour moi avant de rejoindre le chef triplement étoilé et lauréat du Bocuse d’or Rasmus Kofoed. Il m’a transmis sa sublime philosophie, la rigueur, le sens de la perfection au niveau du dressage ou des saveurs. Une exigence incontournable.
Votre jeunesse : un atout ?
Y.H : Bien sûr ! À mon âge, on est censé découvrir tout ceci plus tard et j’ai la chance d’en être déjà là. J’apprends tous les jours, je fais de belles rencontres et je pense que ma carrière va me réserver encore bien d’autres surprises. Je suis en constante évolution.
Instagram tient un rôle important dans votre parcours… La cuisine doit aussi être un art visuel ?
Y.H : L'art visuel est la première interpellation d’un plat. C’est très important, c’est le premier contact du client avec le plat. Et c’est aussi une manière de s’exprimer et de se mettre en avant.
Le sport, la lecture, les voyages… Qu’est-ce qui nourrit votre cuisine ?
Y.H : Chaque aventure a quelque chose à m’offrir. Je suis très curieuse, épicurienne. Je garde les yeux grands ouverts quand je voyage ! Ma passion pour la cuisine agite continuellement mes sens. Voyages et lectures m’ont permis de m’ouvrir, d’échanger, de découvrir…
Quelle expérience souhaitez-vous que vos convives vivent dans votre restaurant ?
Y.H : Em Sherif est le porte-drapeau de la culture libanaise. On le ressent lorsque l’on vient manger dans n’importe quel Em Sherif dans le monde. Que ce soit en termes de service, de nourriture, de décor, de clientèle… c’est très lié à la vie libanaise, avec une cuisine généreuse et authentique.
Comment travaillez-vous la cuisine libanaise ?
Y.H : Nous pratiquons notre cuisine de manière raffinée et avec des techniques qui ont été souvent oubliées. Plus personne de notre génération ne procède ainsi. Nous perpétuons les traditions, à notre manière, en leur restant fidèle et en créant une cuisine authentique pour nos clients.
Des ingrédients fétiches que vous aimez travailler ?
Y.H : Le sumac ou l'origan sauvage, l’huile d’olive, des aliments indispensables à ma cuisine, tellement versatiles, se mariant si bien avec tout, autant la viande que la volaille, les poissons que les sauces ou les légumes...
Vous souvenez-vous de votre première fois à Monaco ?
Y.H : J’avais 16-17 ans quand je suis venue pour la première fois. C’était tellement grandiose, impressionnant, élégant…
L'ustensile dont vous ne vous séparez jamais en cuisine ?
Y.H : Ma râpeuse. J’adore finir des plats avec des éléments râpés comme des zestes ou des noix pour relever le goût dans une salade par exemple, ou un taboulé. Un second ? Mon mortier et le pilon sont des éléments très importants dans ma cuisine, car il y a énormément d’épices.
Votre philosophie en cuisine ?
Y.H : « Fais avec amour, fais avec attention. » C’est ce que je me dis au quotidien. D’autant plus que la cuisine libanaise est une cuisine de cœur. Il faut vraiment que cela soit fait avec amour, car le client le ressent.
Le sens le plus important ?
Y.H : Ils le sont tous. Mais probablement le toucher et l’odorat, car il est important d’être sensible aux ingrédients avec lesquels on travaille. D’autant plus que l’odorat est directement lié au goût.
Le plus beau souvenir monégasque ?
Y.H : Je pense que c’est lorsque l’Em Sherif a trouvé sa place à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo. On ne pouvait rêver mieux ! Un moment exceptionnel pour moi également.
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