Publié le Décembre 28, 2023Mis à jour le Novembre 28, 2024
À la faveur d’un après-midi d’octobre ensoleillé comme la Principauté en a le secret, nous partons en goguette à la découverte des trésors de Monaco-Ville, quartier qu’on appelle dans le monde entier : le Rocher. Notre guide n’est autre que Guillaume Rose, conseiller national et président de la Commission de la culture et du patrimoine.
Top départ au centre névralgique, sur la place du Palais, bien entendu. Monument emblématique et domicile de la famille princière, le Palais Princier de Monaco mérite à lui seul une visite ! Après avoir admiré la vue des remparts, c’est de cette place que nous partons en balade, empruntant d’abord la ruelle Sainte-Barbe le long de la crête sud-est du Rocher. Une ruelle unique en son genre, sans véhicules ni commerces.
Chaque jour, la place du Palais accueille un cérémonial immuable à 11h55 précises : la relève de la Garde. Dans leurs uniformes blancs en été et noirs en hiver, les Carabiniers du Prince exécutent ce rituel militaire millimétré qui marque le début d’une nouvelle période de garde de 24h. Depuis 1917, les Carabiniers assurent la garde du Palais et veillent à la sécurité de S.A.S. le Prince Souverain et sa famille.
Nous passons devant l’ancien bâtiment du Conseil national de Monaco, aujourd’hui le siège du Tribunal suprême. On y distingue d’ailleurs, tout en haut, l’hémicycle où siégeaient auparavant les conseillers nationaux.
À Monaco, le Prince est bien entendu le souverain. Le gouvernement est dirigé par le ministre d’État, nommé par le Prince à partir d’une liste de noms jusqu’à présent fournie par la France. Le Conseil national est l’unique chambre constitutive, occupée par des conseillers nationaux (dont Guillaume Rose fait partie) élus au suffrage universel direct.
Passée la cathédrale, au bout de la ruelle, nous pénétrons dans les jardins Saint-Martin, décor de pinède propice pour méditer à l’ombre d’un arbre centenaire… ou pour conter fleurette : “C’est l’endroit où l’on amène son amoureuse ou son amoureux !” s’amuse Guillaume Rose. Le Prince Honoré V en commanda la création dans les années 1800, ce qui en fait le plus ancien jardin public de Monaco. Puis Albert Ier y fit incorporer des essences exotiques du monde entier. Monsieur Rose d’ajouter : “Chaque fois qu’un chef d’État offre une essence rare à S.A.S. le Prince Albert, il peut être planté dans le parc.”
A VOIR : C’est sur le promontoire, près de la statue du Prince Albert Ier, qu’il faut absolument ramener un cliché souvenir. La vue sur la mer, le Musée océanographique accroché à la falaise, la côte monégasque… Sublime.
Tournant le dos à la belle bleue, nous remontons vers la ville, passant sur l’arrière de la mairie. Nous voici “au cœur de l’éducation monégasque”, devant le lycée public Albert Ier de Monaco, place de la Visitation. Face au bâtiment académique se dresse le Musée océanographique : inauguré en 1910, il est l’un des monuments les plus imposants du Rocher. Aquariums, expositions pour toute la famille et œuvre d'art… Plus qu’un musée, un lieu où science, culture, recherche océanographique et préservation de la biodiversité marine se mêlent à merveille.
Les rues du Rocher, à l’image de la Principauté dans son ensemble, regorgent d’œuvres d’art et de curiosités. Statues du Prince Albert Ier, sous-marin expérimental aux allures de Yellow Submarine des Beatles, Le Manteau de la conscience d’Anna Chromy… Les habitués de Monaco reconnaîtront même, près du Pavillon Bosio, une statue qui trôna place du Casino !
Juste derrière l’édifice du musée se trouvent les anciens abattoirs, occupés aujourd’hui par le parking des Pêcheurs et la prison. Sur le toit du parking souterrain, une terrasse qui accueille en surplomb de la Méditerranée, un skatepark, un petit terrain de football et le cinéma d’été.
Nous voici presque au bout du territoire du quartier, avec la nouvelle digue qui "offre un très bel endroit pour se baigner", nous confie Guillaume Rose.
A VOIR : Au bout du Rocher se tient le Fort Antoine. Aujourd’hui spot photo incontournable, “c’était surtout le fort qui défendait jadis la Principauté de Monaco”. Son petit amphithéâtre face à la mer accueille désormais des spectacles en plein air.
Direction maintenant le bâtiment du Conseil national, puis le Pavillon Bosio qui abrite l’École supérieure d’arts plastiques de Monaco. Niché juste derrière, à l’intérieur du virage de la Porte Neuve, se cache une pépite de la Principauté : le Club bouliste du Rocher. Ici, l’on joue à la pétanque longue sur un terrain hors du commun (comme souvent à Monaco) avec la vue sur le port Hercule. Mais l’endroit reste avant tout une association sportive, avec ses événements, ses moments de convivialité. “C’est l’esprit village du Rocher”, résume Guillaume Rose.
Puis nous remontons l’avenue des Pins, passant devant le ministère d’État, les ministères des Affaires étrangères, des Finances, de l’Intérieur… Nous sommes au cœur des institutions monégasques.
Quelques pas et nous voici dans une tout autre atmosphère, rue Princesse Marie de Lorraine. Nous rejoignons les petites rues commerçantes du Rocher. L’occasion de découvrir la bibliothèque de la Princesse Grace, puis de flâner dans les passages typiques du Rocher.
Nous remontons la rue Basse, passant devant la Montgolfière, que notre hôte qualifie de “gardien du temple de la gastronomie monégasque”, avec une cuisine originale, entre Asie et Méditerranée.
Sans oublier le Castelroc, qui est une véritable ode à la gastronomie méditerranéenne et qui séduit les convives par son charme incontestable et sa cuisine raffinée. Niché dans un cadre élégant et historique, le Castelroc offre une expérience culinaire unique, avec une vue imprenable sur le Palais Princier de Monaco.
Nous nous quittons sous la porte de la ville, qui débouche sur la place du Palais. Ici s’achève la visite d’un quartier véritablement surprenant, unique en son genre, entre hypercentre du pouvoir monégasque, nature et foisonnement culturel.
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