Publié le 20 Janvier 2023Mis à jour le 11 Mars 2024
Ouverte au public depuis 1993, la Collection de voitures de SAS Le Prince de Monaco bénéficie d’un nouvel écrin sur le port Hercule, en face de l’Automobile Club de Monaco et à côté du circuit du fameux Grand Prix. Commencée par le Prince Rainier III dans les années 1950, ce musée de voiture basé à Monaco regroupe une centaine de véhicules, allant des hippomobiles avec armoiries des princes Charles III et Albert Ier à la voiture volante made in Monaco. La scénographie est signée Pascal Payeur (cabinet Espositif), déjà auteur d’une mise en scène pour le musée des 24 Heures du Mans dans les années 90.
Au fil d’un parcours dynamique (réalisé avec le concours du service du patrimoine de la SBM), les visitieurs découvrent la passion de l’automobile du prince Rainier III, avec des thématiques comme la Riviera ou les Élégantes, illustrées par des vidéos et des images parfois intimes des Grimaldi. L’étage supérieur, lui, est réservé aux voitures de course (sportives, F1, rallye), notamment la Ferrari avec laquelle le pilote Charles Leclerc a gagné Spa et Monza ; ou encore, la mythique Lamborghini Miura, designée par Bertone en 1967, au jaune détonnant et aux phares encadrés par des cils.
Focus sur quelques-uns de ces véhicules emblématiques et leurs secrets racontés par la directrice du musée de voitures de Monaco, Valérie Closier.
La Renault Floride
La Régie Renault a offert un exemplaire de la Floride couleur « vert Bornéo » à la Princesse Grace en 1959. « Ils en ont également offert une blanche à Brigitte Bardot et ce qu’on ne savait pas, une troisième à la reine Elizabeth II, qui a décliné le cadeau pour elle et demandé d’en faire don aux bonnes œuvres d’Angleterre. » Ce coupé cabriolet aux lignes fluides, d’à peine 7 000 km au compteur, était baptisé Caravelle sur le marché américain
La première voiture de la collection
Tout a commencé par la De Dion Bouton de 1903. « C’est la première voiture que le Prince Rainier a achetée en 1953, avec laquelle il participera à un rallye en 1968, le Londres-Brighton, l’un des plus importants rassemblements de voitures anciennes au monde. » Le couple princier était accompagné de ses trois enfants. À l’arrivée à Brighton, le prince Rainier déclara à la télévision britannique avoir fait la course « juste pour le plaisir » ! À noter que Rainier III avait déjà participé à une course automobile en 1953 sous le nom de Louis Carladès sur une DB Frua. Il n’était pas resté incognito longtemps. « Il avait été reconnu très rapidement. »
Une voiture à hélice !
L’Hélica ne passe pas inaperçue. Cette voiture à hélice, invention de l’ingénieur Marcel Leyat, avait été qualifiée à l’époque d’avion sans ailes ou de hachoir sur roulettes, tant elle semblait incongrue. Son hélice à double pale (dont le diamètre faisait en moyenne 1,40 m) avait une dimension comparable à celle d’un petit avion. Cet engin rare pouvait aller jusqu’à 110 km/h !
La voiture de La Main au Collet
La Sunbeam alpine MK1 1954 a été achetée par le Prince Albert II. Un clin d’œil à la carrière d’actrice de sa mère. Ce coupé décapotable bi-place bleu saphir est en effet l’exacte réplique de la décapotable du film La Main au Collet d’Alfred Hitchcock dans laquelle ont joué Grace Kelly et Cary Grant. « Quand on regarde bien, on se rend compte qu’il y avait deux modèles, une en studio et une sur la route. De temps en temps, Grace Kelly passait les vitesses en bas et parfois sous le volant…
Le top 3 de la directrice de la collection
« Parmi les voitures anciennes, la Lincoln Type L torpédo 1928 est ma préférée. Elle rappelle l’époque d’Al Capone. Ce modèle bicolore est incroyable avec ses détails uniques : les lanières en cuir et le rétroviseur accroché à la roue de secours, le flanc des roues blanc... » Valérie Closier, championne de France des copilotes, est également séduite par l’Alpine, « sa voiture de cœur qui se conduit comme un petit kart » ou la Ferrari 640 de 1989, de Nigel Mansell aux « courbes pures magnifiques. »
En 1930, la Cord remporte le grand prix catégorie K du concours d’élégance à Monaco. Cette photo, exposée avec la Collection de voitures de SAS Le Prince de Monaco, fait partie du fonds patrimonial de Monte-Carlo Société des Bains de Mer dont le service du patrimoine a collaboré à la scénographie du musée.
La classe à l’état pur
Modèle mythique, la Chrysler Imperial est associée au « mariage du siècle » de 1956. « Le Prince Rainier a fait venir cette voiture des États-Unis. C’est à son bord qu’il est allé chercher Grace Kelly quand elle est venue le rejoindre par paquebot, le 12 avril 1956, avant de l’emmener au Palais ». Cette limousine était présente dans le cortège du mariage princier et lors de visites officielles, notamment du Général de Gaulle en 1960. Verte à l’origine, elle a été repeinte en noir et argent, couleurs plus souveraines pour un chef d’Etat. »
Photo: Chrysler Imperial 1956
Le taxi anglais de la Princesse Grace
Le black cab londonien, reconnaissable à sa belle robe noire, sa silhouette élégante et son allure rétro est sans conteste l’un des symboles du Royaume-Uni. L’Austin FX3 a également séduit la Princesse Grace, qui en a fait venir une d’Angleterre. « C’est une voiture qui braque très bien, idéale pour conduire dans les rues de Monaco-ville » souligne Valérie Closier. L’intérieur du véhicule a été entièrement redessiné par la Princesse elle-même. Enfant, le Prince Albert voyageait parfois dans le compartiment à bagages, situé à l’avant du taxi, tenu par une petite chaînette.
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