Rencontre avec Carole Micallef - pour un leadership sous le signe de la complémentarité

L’ONU Femmes annonce que le thème de la Journée internationale des femmes (IWD 2021) qui se tiendra le 8 mars 2021 sera : « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Que cela évoque-t-il pour vous ?

C.M: Dans le monde de la Covid, comme dans n’importe quel monde, je revendique l’inégalité de leadership ! En effet, quelle richesse pour l’entreprise que d’être dirigée selon des codes masculins, plutôt orientés résultats, stratégie et pouvoir, et aussi par des codes féminins, plus tournés vers l’intelligence émotionnelle, le relationnel et la réussite. Pas d’égalité de leadership donc, mais une réelle complémentarité.

En tant que femme, quel a été votre plus gros défi au cours de votre parcours professionnel ?

C.M: J’ai relevé quelques défis dans ma carrière, comme me faire une place dans un milieu d’hommes. J’ai travaillé auparavant 21 ans dans la police monégasque. J'ai aussi repris mes études en étant en poste et mère de famille. Mais mes vrais défis sont ceux du quotidien, qui consistent pour moi, à amener les équipes à faire ce qu’elles n’osent pas faire ou ne se croient pas capables de faire, et de savourer ensuite, avec elles, leurs réussites !

Quelle est la personnalité féminine modèle que vous admirez et pourquoi ?  

C.M: Je n’ai pas véritablement de modèle féminin, bien que de nombreuses femmes remarquables aient marqué leur époque, mais je veux faire quelques clins d’œil à des femmes qui m’ont interpellée, fait réagir, rendue fière.

Clin d’œil donc à Amandine Aurore Lucile Dupin de Francueil (alias Georges SAND), qui fut parmi les premières à prouver que le talent n’a pas de sexe, même si pour cela elle a dû utiliser la ruse.

Clin d’œil à Madonna, qui a montré aux femmes la voie de la dissidence sans culpabilité ni complexe (ce n’est certes pas la seule - Bardot, Monroe... mais c’est la seule qui l’a fait de manière aussi ostentatoire).

Et plus simplement clin d’œil à ma mère, pour qui tout ce qui arrive de bien dans la vie doit se mériter et s’acquérir par la dureté du travail. Même si aujourd’hui, je ne peux que constater qu’elle avait tort, et que même en travaillant dur, on n’obtient pas toujours la reconnaissance souhaitée, cela m’a quand même fait grandir avec la conscience que tout doit s’obtenir par soi-même, avec humilité mais exigence. Et quand cette exigence qu’on s’applique à soi-même est empreinte de travail, de loyauté, d’honnêteté et de bienveillance, alors on peut (presque) tout exiger de ses équipes, sans véritable effort.