Rencontre avec l’auteur du Livre Monte Carlo
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Rencontre avec

Monte-Carlo, le beau-livre des éditions Assouline

Publié le Mars 15, 2023Mis à jour le Avril 25, 2023

Rencontre avec Martine Assouline & Ségolène Cazenave Manara.

Il était une fois Monaco, trésor de la Côte d’Azur...

« Révéler l’identité méconnue et multiple de Monaco. » Telle est la pierre angulaire du livre Monte-Carlo de Ségolène Cazenave Manara, publié aux éditions Assouline et préfacé par S.A.S. le Prince Albert II. Un ouvrage qui fait la part belle à la photo : des images exceptionnelles extraites des archives du Palais Princier et de l’impressionnant fond iconographique de Monte-Carlo Société des Bains de Mer. Un formidable travail de recherche et de composition pour nous donner à lire et à voir une Monaco aussi brillante qu’inattendue, glamour et secrète, élégante et chaleureuse. 

Comment est née l’idée de ce livre ?

Ségolène Cazenave Manara : Dans le cadre de leur collection Travel From Home, nous avons discuté avec Martine et Prosper Assouline de réaliser un livre autour de la Principauté de Monaco. Il existe une incroyable richesse iconographique. C’est un endroit aux innombrables facettes et à l’origine d’images merveilleuses. Et célèbres dans le monde entier. Nous avions cette envie de les partager, de révéler l’identité multiple de la ville. 

Monte-Carlo, de Ségolène Cazenave Manara, éditions Assouline. Sortie : 16 mars 2023. Prix : 105 euros. ©Assouline

 

Rencontre avec l’auteur du Livre Monte Carlo

Que vouliez-vous raconter de Monaco ?

Ségolène Cazenave Manara : L’idée était de « mélanger » les époques à travers des allers-retours incessants entre passé et présent, afin de laisser peu à peu se dégager l’ADN de Monaco. On y explore ainsi à la fois la vie de tous les jours mais aussi la vie dans ce qu’elle peut avoir d’exceptionnelle. La ville, les paysages, les Monégasques qui y vivent, les stars qui y passent, la vie culturelle... L’objectif était de délivrer un panorama sincère de ce que représente cet endroit. Au-delà du cliché de son image dorée, Monaco est un lieu à l’identité forte, nourrie d’une histoire riche et de traditions passionnantes. Ce qui n’empêche en rien la ville d’être résolument tournée vers l’avenir. 

Photo: Promenade le long de la plage, à Monaco, en 1974. ©Assouline

"Il y a en effet à Monaco cet équilibre entre passé, présent et futur qui lui confère sa « personnalité » si singulière."
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Comment avez-vous plongé dans l’histoire de Monaco ?

Ségolène Cazenave Manara : La première chose était d’obtenir l’aval du Palais Princier. Il était évidemment très important d’avoir l’accord de S.A.S. le Prince Albert II. Puis j’ai lu. Beaucoup. J’ai énormément échangé. Et il y a eu bien sûr tout un travail de recherche dans les archives du Palais, de l’Institut audiovisuel de Monaco et de Monte-Carlo Société des Bains de Mer dont le service photos est vertigineux. Des dizaines de milliers de clichés. On y trouve toute l’histoire du XXe siècle et plus encore !

Photo: Le hors-bord Saurer-Lürssen file devant la façade de l’Opéra de Monte-Carlo, en 1912.

Rencontre avec l’auteur du Livre Monte Carlo
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La famille princière est évidemment omniprésente dans l’ouvrage…

Ségolène Cazenave Manara : Il y a quelque chose qui m’a profondément touchée, c’est ce lien tissé par la famille princière entre le Palais et le développement des arts et de la culture à Monaco. Un soutien permanent aux artistes et à la création. Mais un soutien discret, « pudique ». C’est une volonté omniprésente que l’on retrouve à chaque époque de l’histoire de la Principauté.

Photo: La princesse Grace à la barre d’un voilier. ©Assouline

Comment caractériseriez-vous ce dialogue entre l’art et Monaco ?

Ségolène Cazenave Manara : C’est un dialogue intense que l’on évoque notamment à travers les débuts de Monte-Carlo Société des Bains de Mer, créée en 1863. Un sacré pari... et un sacré coup de génie ! En très peu de temps, Monaco devient un véritable pôle d’attraction artistique. À la grande époque des Ballets russes de Serge de Diaghilev, la terre entière se côtoie à Monaco. Je pense notamment à la première du Spectre de la rose, en avril 1911, à l’Opéra de Monte-Carlo avec Vaslav Nijinski à l’affiche. Je pense à Picasso qui peint les rideaux, Cocteau qui illustre les programmes, Chanel qui habille les danseurs, Man Ray qui photographie. C’est à Monte-Carlo également que Colette créera L’Enfant et les sortilèges avec Maurice Ravel en 1925. Ces années 1920-1930 ont été un incroyable tourbillon créatif ! Et ce dialogue se poursuit aujourd’hui, à l’instar du travail accompli par le Nouveau Musée national de Monaco [Villa Sauber et Villa Paloma, ndlr] qui consiste à mettre en résonance l’immense fonds avec des artistes contemporains de premier plan.

Photo: Détail d’une mosaïque conçue par Emmanuel Cavaillé-Coll au Musée océanographique de Monaco. ©Assouline

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On croise dans cet ouvrage nombre d’artistes et d’intellectuels en photo et en citation. Quel portrait dessinent-ils de Monaco ?

Ségolène Cazenave Manara : De ce que j’ai pu lire et saisir, ils dessinent un endroit dont ils appréciaient la douceur. Comme une sorte de refuge, où ils pouvaient se retrouver avec eux-mêmes et créer. Soit parce que très entourés d’autres artistes, ils se sentaient inspirés par cette émulation incroyable. Soit, au contraire, parce qu’ils y trouvaient le calme et la tranquillité nécessaires. Comme en témoigne notamment Colette au Prince Rainier, à propos de ces séjours à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo

Photo: Sammy Davis Jr. devant le Casino de Monte-Carlo.

"Je crois que les artistes voyaient en Monaco une douce terre d’accueil."
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Un lieu propice à la création ?

Ségolène Cazenave Manara : Un endroit terriblement inspirant, oui, et à la dimension éminemment « dramatique ». J’en veux pour preuve le nombre de films qui y ont été tournés. Les Chaussons rouges ou encore La Main au collet d’Alfred Hitchcock. Pour des artistes, c’est évidemment merveilleux. À Monaco, vous ne savez jamais ce qu’il va se passer. Comme cette folle soirée dont m’a fait part Khalid El-Hajraoui, le chef barman du Bar Américain. C’était à l’été 2015 au moment du Monte-Carlo Summer Festival. Le manager de Lady Gaga l’avait appelé pour savoir s’ils pouvaient improviser un concert au bar le lendemain, après leur show au Sporting Monte-Carlo. C’était totalement improvisé, le bar a monté le concert en quelques heures. C’est aussi ça Monaco !

Photo : L'acteur Alain Delon à Monaco, 1964. 

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Vos clichés préférés dans le livre ?

Ségolène Cazenave Manara : Il y en a tellement ! J’adore celui de S.A.S. la Princesse Grace sortant du Beach Club avec un tout jeune Prince Albert. J’y retrouve justement une Monaco plus intime, tout en simplicité et naturel. J’aime beaucoup également le cliché de Rudolf Noureev « sortant des eaux », à la piscine du Beach Club, encore. C’est troublant de le voir dans cet endroit qui, s’il s’est évidemment modernisé, n’a pas tant changé finalement. Et j’ai une affection particulière pour la photo de Maria Callas et Aristote Onassis échangeant un baiser lors d’une soirée de Nouvel An au Sporting d’Hiver en 1966. Mais il y a aussi la photo de Frank Sinatra au Bal de la Croix-Rouge en 1980. Ou encore, celle de Cary Grant en 1957 à bord du Christina, le yacht d’Aristote Onassis.

Photo: Princesse Grace et Prince Albert II au Monte-Carlo Beach.

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Et vous qui vivez à Monaco, quels sont vos spots de prédilection ?

Ségolène Cazenave Manara : J’adore le Bar Américain ! Pour tout ce qui peut s’y passer d’inattendu. J’ai également découvert il y a peu le Pavyllon Monte-Carlo, le restaurant de Yannick Alléno à l’Hôtel Hermitage Monte-Carlo. C’est délicieux, simple et sophistiqué à la fois. J’adore également aller nager tôt le matin, au printemps, à l’ouverture de la piscine olympique du Beach Club au Monte-Carlo Beach. Entourée par la colline, la Méditerranée... Ou tout simplement, marcher, là encore au petit matin, sur la digue du port Hercule, lorsque Monaco dort encore. On sent la nature tout proche. C’est merveilleux.

Photo: La collection Chanel "Cruise" 2023, présentée à l'hôtel Monte-Carlo Beach. ©Assouline

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3 questions à l’éditrice Martine Assouline: 

Assouline en quelques mots ?

Tous nos livres parlent de mode, d'art, de voyage et de design. Nous avons fondé Assouline avec l'idée de mêler la culture au luxe. Nous voulons valoriser la beauté parce qu’elle est un élément essentiel de la vie. Et nous souhaitons toucher les lecteurs par le biais des émotions.

Et Monaco ?

Monaco continue d'être un rêve pour les milliardaires, les athlètes, les artistes et les mondains. C'est très lié au rêve de Grace Kelly et à une époque dont il nous reste des images merveilleuses. Celles d'une très belle famille et d'une foule internationale exquise. J'ai aimé faire des recherches et découvrir des images du passé et du présent qui reflètent le meilleur de Monaco.

Ce qui vous a le plus surprise ?

Je connais très bien Monaco, difficile de me surprendre. Nous voulions surtout montrer la ville sous son meilleur jour. Si aujourd’hui, elle est très tournée vers les affaires, son soleil radieux et sa jet-set internationale, le glamour fait toujours partie intégrante de son ADN et attire beaucoup de monde.

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