Publié le Mars 23, 2023Mis à jour le Novembre 28, 2024
À Monaco, le Palais princier est situé sur le célèbre Rocher. Tout le monde sait cela, non ? S.A.S. le Prince Albert II et sa famille y vivent. Très bien, mais ce n’est pas un scoop. Ce qu’on sait moins, c’est que plusieurs portraits des princes ont été peints par des femmes, et que sous le palais se cache une citerne. Et une foule d’autres petits secrets, que nous vous dévoilons.
Sommaire
#1 - Une tour pas si vieille
La tour Sainte-Marie semble bien être la plus ancienne du palais. C’est à la fois vrai et faux. En effet, elle a, pendant plusieurs siècles, été la tour majeure, occupant le rôle de donjon. Mais elle est dégradée lors du séisme qui secoua toute la région en 1887. Refaite à la suite de ce tremblement de terre, la tour, qui n’a de médiéval que l’apparence, porte d’ailleurs la date de 1894. C’est l’un des éléments de bâti les plus récents du Palais Princier.
#2 - Fondateur mythique… et mythe fondateur
C’est le demi-dieu Hercule qui, passant en Ligurie en revenant vers Athènes, aurait érigé le Rocher. Courant le long de la cour d’Honneur, le plafond de la galerie Hercule donne à voir de superbes fresques dédiées au demi-dieu.
Quant au mythe fondateur, il nous renvoie au XIIIe siècle. La légende dit qu’un certain François Grimaldi s’introduisit dans la forteresse, des armes dissimulées sous sa robe de moine (monaco en italien). C’est par la ruse, et « avec l’aide de Dieu » (Deo Juvante est la devise de Monaco) qu’il s’empara ainsi du château, réputé inexpugnable. Ce mythe de « Malizia » est présent aujourd’hui encore sous la forme des tenants des armoiries du Prince.
#3 - Mieux vaut prévenir…
En 1506, le Rocher est assiégé par les Génois. Une occupation qui durera jusqu’au début de l’année suivante, laissant les Monégasques exsangues, mais toujours indépendants. Le palais étant construit sur un plateau calcaire, le manque d’eau s’est fait cruellement sentir pendant le siège. Après cette terrible épreuve, les gouvernants décident de bâtir une citerne sous le palais, capable théoriquement de résister à un siège de 2 ans. Théoriquement, puisque Monaco n’a plus connu de tels assauts depuis lors.
#4 - Vous reprendrez bien un peu de mille-feuilles ?
Dans la plupart des pièces du palais, les visiteurs ignorent peut-être qu’ils contemplent des éléments décoratifs d’époques très diverses. La cour d’Honneur, par exemple, est à l’heure actuelle un véritable « mille-feuilles » : certaines peintures murales datent du XVIe siècle. L’inspiration de la composition n’est pas encore complètement connue à ce jour, mais la période de réalisation ne fait guère de doute. Différentes strates de restauration peuvent aussi être observées. Aujourd’hui la ligne du Palais princier en termes de conservation-restauration est claire. Les superpositions sont dégagées afin de revenir à un état pictural plus satisfaisant, à la fois en termes de discours et de déontologie artistique comme historique.
#5 - Petit palais, grandes ambitions
Au XVIIe siècle, la Principauté souhaite montrer qu’elle figure bien parmi les grands États, et se dote pour cela de différents éléments d’apparat. On peut ainsi citer la plaque, sous la première porte du palais, qui indique avoir vu passer « tant de rois, tant d’empereurs et tant de souverains pontifes ». À la même époque, le souverain Louis Ier dote la cour d’Honneur d’un majestueux escalier en fer à cheval de style Renaissance, qui n’est pas sans rappeler celui du château de Fontainebleau. Une marque de francisation, donc, même s’il est conçu à l’époque par un architecte génois. Au XIXe siècle, l’escalier a subi des transformations ; il a été doté de marches en marbre de Carrare et de boules en Portor.
#6 - Attention, jeu de piste en cours
Mais qui donc a peint les fresques du Palais Princier ? On a retrouvé des traces d’un artiste, un contemporain de Raphaël, dans les archives des Grimaldi. Une quittance de 1547 atteste en effet qu’un certain Nicolosio Granello, grand pinceau de l’école génoise du XVIe siècle, aurait reçu une gratification de « 113 écus de bon or » pour un travail pictural. Plusieurs chercheurs œuvrent actuellement pour approfondir cette piste.
#7 - Bye bye “Matignon”, bonjour “Europe”
L’une des pièces du Palais Princier a récemment été rebaptisée. Le salon Matignon s’appelle maintenant la chambre d’Europe. En effet, grâce à différents sondages et techniques de restauration, le plafond a fini par révéler ses secrets : une fresque centrale, d’abord, qui représente le célèbre épisode mythologique de l’enlèvement d’Europe par Jupiter. Une frise, ensuite, découverte sous les moulures de bois, puis patiemment rénovée.
#8 - Home sweet home
En 1732, le tableau Marche des Israélites dans le désert de Jacopo Bassano quitte Monaco pour l’hôtel de Matignon, résidence parisienne de la famille princière. Il est ensuite vendu au lendemain de la Révolution française. Bien d’autres tableaux quittent les collections princières pour les mêmes raisons à la fin du XVIIIe siècle. La reconstitution des collections et du mobilier entreprise par les princes après la parenthèse révolutionnaire, a pris un élan nouveau depuis quelques années. La Marche des Israélites dans le désert et d’autres tableaux ont ainsi regagné les murs du palais grâce à l’investissement de S.A.S Le Prince Albert II. On peut aujourd'hui les admirer dans plusieurs salles.
#9 - Le peintre était une femme
Le portrait d’Hippolyte Trivulce, première princesse de Monaco, visible dans l’antichambre verte a été peint par une femme : l’artiste Fede Galizia. Plusieurs autres portraits des souverains monégasques ont eux aussi été peints par des femmes. Un fait étonnant qui a donné à S.A.S. le Prince Albert II l’idée de dédier une partie de la collection du Palais princier à la peinture féminine sur plusieurs siècles. Un sujet passionnant et encore peu connu, à l’exception de figures comme Artemisia Gentileschi, première femme à avoir pu s’imposer dans un milieu jusqu’alors exclusivement masculin.
#10 - L’odyssée de la salle du Trône
Le chantier de restauration et conservation du Palais princier a mis en lumière une vaste fresque sur le plafond de la salle du Trône. Il a fallu pour cela dégager l’œuvre de ses couches successives, en particulier une restauration appliquée par des Italiens en 1953. Petit à petit la fresque originelle s’est laissée découvrir : une superbe iconographie inspirée de l’Odyssée d’Homère. Un choix qui permet de mettre en lumière des thématiques fortes comme la famille ou encore la terre natale.
#11 - Tout un symbole !
Deux colliers de Grand Maître de l'Ordre de Saint-Charles et de Grimaldi, sceaux, couverts aux armes, décorations monégasques, monnayage frappé par les princes depuis Honoré II, sabre de général de l’armée française de Louis II, épée offerte par les Monégasques au prince Rainier lors de son avènement… Autant de symboles de la souveraineté, exposés dans une petite pièce du palais.
#12 - De Matignon à Grimaldi, une histoire de famille(s)
Depuis le XVe siècle, les femmes peuvent régner à Monaco, à défaut de garçons. Les époux doivent alors prendre le nom de Grimaldi. C’est ainsi que Jacques IV de Matignon devient Jacques Ier de Monaco en 1715 lorsqu’il épouse la princesse souveraine Louise-Hippolyte. Grand amateur d’art, il fusionne sa collection familiale avec celle des Grimaldi, et fait de son hôtel parisien sa vitrine d’art. Jacques Ier tient à conserver le nom de Matignon pour ce bâtiment qui, hasard de l’histoire, deviendra un jour la résidence du Premier ministre français.
Photo: Antichambre de l'Hôtel de Matignon
© Axel Bastello, Michael Alesi, Geoffroy Moufflet / Palais princier
Découvrez la Villa La Vigie : cette villa privée dans une bâtisse Belle Époque offre des prestations 5 étoiles pour un séjour de grand standing à Monaco.
Balade au gré des plus belles maisons et villas du monde. Découvrez tout ce qu’elles contiennent de beauté, de singularité et d’extravagance !
Venez contempler à travers cet article, les somptueux Jardins de la Place du Casino de Monte-Carlo.