Publié le Juin 10, 2024Mis à jour le Juin 20, 2024
Saviez-vous qu’il existe en mer, entre Monaco, la France et l’Italie, un espace maritime protégé de 87 500 km² fréquenté par les grands mammifères marins ? Son nom: le Sanctuaire Pelagos. Issu du monde du yachting, Benoît Guillaume a imaginé avec la Fondation Prince Albert II de Monaco des sorties en mer pour observer les dauphins, baleines, cachalots et tortues au large.
Protection des cétacés au Sanctuaire Pelagos
Grâce à un accord signé en 1999, ces trois pays mènent ici des actions de protection des cétacés, baleines, cachalots, dauphins et autres tortues et raies dans leur milieu naturel. « Pour espérer les observer il faut se rendre à 20 ou 50 kilomètres des côtes, soit au minimum à une heure, 1h30 du Port Hercule », témoigne Benoît Guillaume, fondateur de Sustainable Whale Watching Monaco, label qu’il a créé il y a deux ans en partenariat avec la Fondation Prince Albert II de Monaco, mobilisée pour la protection des mers et océans.
Comment pouvons-nous les approcher ?
Il poursuit: « Il ne faut pas les déranger en les approchant et les aborder de face, par exemple, risquerait de les faire dévier de leur trajectoire. Nos guides sont donc formés aux bonnes pratiques et nous n’utilisons pas de moyens aériens ou électroniques dans l’eau pour les repérer. Il y a des distances à respecter et nous observons les baleines à une centaine de mètres et de 10 à 15 minutes chacune. C’est une approche volontairement réduite du temps d’observation et il est proscrit de se baigner avec ces animaux sauvages. Même un dauphin pourrait donner un coup de queue et il peut y avoir transmission de bactéries dans les deux sens ».
Quelles sont les espèces présentent au Sanctuaire Pelagos ?
Alors que les Grands dauphins et les Dauphins bleu et blanc sont présents dans le Sanctuaire à l'année, d’autres espèces migrent au cours de l’été. « Il y a toujours des globicéphales avec des tailles, des couleurs et des comportements différents. Les dauphins communs, qui sont les plus courants en Méditerranée, viennent se mettre autour du bateau un peu comme un peloton de cyclistes. Lors du pic de migration de mi-juin à mi-août, nous avons près de 90 % de chance d’observer certaines baleines comme les rorquals communs. Ils se nourrissent essentiellement de plancton et font des plongées en ligne droite de 5 à 15 minutes, avec un souffle d’air droit. L’enjeu est d’être bien positionné quand ils remontent. Ils se distinguent en cela du cachalot, plus petit et qui plonge latéralement, descendant plus profondément pour manger des calamars géants. Ses apnées peuvent durer 30 minutes ! », ajoute Benoît Guillaume, qui fait des sorties privées à la demi-journée ou journée.
Recenser la faune en Principauté de Monaco
« Il y a également le Diable de Mer méditerranéen, une raie qui peut faire plus de 2 mètres. Elle nage généralement sous la surface car elle aime la chaleur et on ne peut la voir que quand la mer est calme. De même pour les tortues, sachant que nous avons aussi été formés par le Musée Océanographique de Monaco au cas où il y aurait des spécimens blessés à ramener. Au-delà de l’observation, chaque sortie est l’occasion de recenser la faune, ce qui fait partie de la Charte que nous avons signée avec la Fondation et nous reversons 5 % de nos revenus au Sanctuaire Pelagos. Ces spécimens peuvent avaler des déchets, avoir des filets de pêche dans les nageoires ou être victimes d’une collision avec un bateau. Alors le plastique… j’aimerais dire qu’il y en a de moins en moins et que le monde va bien, mais ce n’est pas la réalité. Nous essayons donc par ces observations, de contribuer à la prévention. Le but n’étant surtout pas de faire du tourisme de masse mais des rencontres de qualité. »
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